mercredi 26 mars 2008

Leterme 1er, les gagnants, les perdants et les autres

Petit arrêt sur image sur les gagnants et les perdants de la grande loterie qui a ponctué les négociations de formation au forceps de Leterme 1er :

Les gagnants :

Le VLD. Où comment transformer une défaite cinglante en victoire. En juin 2007, le VLD prend une claque comparable à celle du PS. Malgré cela, le parti de Bart Somers est embarqué dans la formation de l'orange bleue. Et, loin d'afficher le profil bas du PS, il fait parler la poudre sur le plan socio-économique et communautaire. Pourtant, avec 18 sièges, le VLD ne devance que le CDH dans la coalition. Comparé à la trentaine de sièges du cartel, son groupe parlementaire ferait presque pitié.
Mais voilà, au jeu de qui perd gagne, le VLD s'impose très largement. Une première fois donc dans l'orange bleue, la seconde (sans doute involontairement et à l'insu de certains de ses caciques) avec la remise en selle du Numero uno. La troisième fois, enfin, dans la distribution des portefeuilles du gouvernement Leterme 1er.

Jugeons sur pièce : l'Intérieur partagé entre Dewael et Turtelboom (avec des compétences hautement stratégiques pour cette dernière), les affaires étrangères pour De Gucht (et la promesse du poste de commissaire européen en 2009) et la remise en selle de l'espoir local, Van Quickenborne (qui prend au passage une partie des compétences de Sabine Laruelle).

Difficile de faire mieux.

Bien que PS s'en sorte sans doute aussi bien. Moribond et morigéné en juin, il devient une des pierres angulaires du Gouvernement. Et apparaît même comme un élément de stabilité. Remis en selle par l'intransigeance de Milquet mais aussi par les partis flamands (et au final par le MR), le bilan est plus qu'honorable pour un parti mis au ban pendant la campagne et après...

Question compétences, on consolide. Un gros bloc social (en dehors de l'emploi), la remise sur orbite de Laurette Onkelinx et le lancement de Magnette dans des compétences hautement médiatiques (à défaut d'être réellement opérationnelles), le distribution des compétences s'est bien conclue. Petites fausses notes, le débarquement de Christian Dupont et l'arrivée de Marie Arena, et la désignation de deux Secrétaires d'Etat sortis des limbes et qui semble mettre un peu d'ambiance au sein du groupe PS à la Chambre. On verra à l'autopsie comment le PS va gérer cette cuisine interne.

Dans la famille des gagnants, le CDH fait plus que se défendre. Un poste de Vice-Premier (loin d'être acquis à la base) et le budget pour Wathelet junior. Reste à voir dans ce dernier cas, comment se passera la collaboration entre le golden boy de la Vesdre et le Premier qui a déjà fait savoir qu'il comptait exercer pleinement sa compétence dans ce secteur stratégique.

Les perdants ?

Le MR ou comment transformer une victoire (en voix pas en siège) en défaite. Résumons :
1°/ Questions compétences, le MR se retrouve avec les mêmes départements que pendant la violette. Entre le gouvernement intérimaire et le casting de Leterme 1er, il cède l'économie contre deux postes de Secrétaires d'Etat vide de compétences et de sens. Et Reynders perd le privilège d'être le seul Vice-Premier francophone. On a déjà vu mieux.
2°/ Sur le plan politique, le MR se retrouve solidement isolé. Non seulement face au PS et au CDH mais également vis à vis du CD&V où on trouve de plus en plus saumâtre les attaques incessantes de Reynders. Sur le plan intra-francophone, seule une victoire éclatante en 2009, couplée à une poussée sans précédent d'Ecolo, permettrait de sortir le parti de cette impasse. Or, si les sondages montrent très clairement que le vert à la cote au sud, on peut pas en dire autant du bleu qui semble avoir indexé (façon de parler) son sort à la dégringolade du PS...

Les autres

Difficile de dire, à ce stade, dans quelle catégorie placer le CD&V. Tant que le cartel fonctionne et que le Premier n'est pas assassiné par ses pairs (une spécialité maison), on peut légitimement penser que le Premier a retourné une situation très mal enmanchée. Par contre, rares ont été les impétrants à ce poste qui ont été plombés à ce point dès le début de leur mandat. Il faut sans doute revenir à la période peu glorieuse de la fin des années 70/début 80 pour trouver pareilles situation....

1 commentaire:

himself a dit…

"deux postes de Secrétaires d'Etat vide de compétences et de sens."

??